Score STOP-Bang pour l’apnée obstructive du sommeil

L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est un trouble du sommeil dans lequel les voies respiratoires sont partiellement ou complètement obstruées plusieurs fois au cours de la nuit, interférant avec la respiration. Comme il provoque des perturbations répétitives de la respiration et du sommeil, l’AOS a été associée à un risque plus élevé de crises cardiaques, de diabète et d’autres affections graves, ainsi qu’à une fatigue persistante.

Les experts estiment que 10 % à 20 % des personnes souffrent d’AOS modérée ou sévère, définie comme plus de 15 ou 30 arrêts respiratoires par heure de sommeil, respectivement. Le nombre de personnes atteintes d’AOS augmente, mais de nombreuses personnes ne réalisent pas qu’elles sont atteintes de la maladie, car les symptômes apparaissent principalement pendant le sommeil. Certains chercheurs estiment que l’AOS modérée à sévère peut ne pas être diagnostiquée ni traitée chez 80 % des personnes atteintes de la maladie.

L’identification et le traitement de l’AOS sont importants pour réduire les symptômes et le risque de développer des troubles associés. La meilleure façon de diagnostiquer l’AOS est d’effectuer un test de sommeil nocturne, appelé polysomnographie. Cependant, une étude formelle du sommeil nécessite une nuit dans un laboratoire du sommeil et peut entraîner des coûts. Il n’est peut-être pas possible d’effectuer ce test sur toutes les personnes susceptibles d’être atteintes d’AOS, et les personnes peuvent être confrontées à des temps d’attente qui peuvent retarder le diagnostic et le traitement rapides.

Pour identifier les personnes susceptibles de bénéficier d’un test d’apnée obstructive du sommeil, les chercheurs ont mis au point un simple questionnaire de huit questions appelé le questionnaire STOP-Bang.

Qu’est-ce que le questionnaire STOP-Bang ?

Le questionnaire STOP-Bang est destiné à fournir aux médecins un outil facile à utiliser pour identifier les personnes susceptibles de souffrir d’apnée obstructive du sommeil. Le questionnaire se compose de huit questions par oui ou par non basées sur les principaux facteurs de risque du SAOS. Le nom STOP-Bang est un acronyme pour la première lettre de chaque symptôme ou attribut physique souvent associé à OSA :

  • Ronflement: Cette question évalue si oui ou non vous ronflez assez fort pour déranger un partenaire de lit.
  • Fatigue: Ce symptôme implique une sensation de fatigue diurne, qui peut inclure l’endormissement pendant les tâches quotidiennes.
  • Apnée observée : Si un partenaire de sommeil a remarqué que vous arrêtez de respirer ou que vous manquez d’air pendant que vous dormez, cela peut être un signe d’OSA.
  • Pression: L’hypertension artérielle est également un symptôme.
  • IMC : Les médecins recherchent un indice de masse corporelle supérieur à 35.
  • Âge: Ceux qui ont plus de 50 ans sont plus à risque d’OSA.
  • Circonférence du cou : Les médecins mesurent votre tour de cou. Une mesure supérieure à 16 pouces est considérée comme un facteur de risque.
  • Le genre: Les hommes sont considérés comme plus susceptibles d’avoir OSA.
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Que signifient les scores STOP-Bang ?

En remplissant le questionnaire STOP-Bang, une personne reçoit un point pour chaque symptôme ou facteur de risque, pour un maximum de huit points. En général, plus une personne obtient un score élevé au questionnaire, plus elle risque d’avoir un SAOS modéré ou sévère. Des études ont également montré que des scores STOP-Bang plus élevés sont associés à un OSA plus sévère.

Un score STOP-Bang de 2 ou moins est considéré comme un risque faible, et un score de 5 ou plus est un risque élevé d’avoir un OSA modéré ou sévère. Pour les personnes qui obtiennent un score de 3 ou 4, les médecins peuvent avoir besoin d’effectuer une évaluation plus approfondie pour déterminer la probabilité qu’elles soient atteintes d’AOS.

Quand le test STOP-Bang est-il utilisé ?

Les médecins utilisent souvent le questionnaire STOP-Bang lorsqu’ils soupçonnent qu’un patient qu’ils voient pourrait présenter un risque d’AOS. Le test STOP-Bang peut aider les médecins à décider quelles personnes prioriser pour la polysomnographie, l’étude du sommeil utilisée pour diagnostiquer l’OSA. Développé pour la première fois pour dépister le SAOS chez les personnes sur le point de subir une chirurgie élective, le questionnaire STOP-Bang a depuis été utilisé pour une grande variété de personnes et est considéré comme un outil de dépistage acceptable lorsqu’il est utilisé dans les cliniques du sommeil ou le grand public.

Le dépistage de l’AOS est important dans un contexte chirurgical, car les personnes atteintes d’AOS ont un risque plus élevé de complications. Pour cette raison, il est important que les anesthésiologistes et le personnel médical sachent si une personne sur le point de subir une intervention chirurgicale souffre d’AOS non diagnostiquée, afin qu’ils puissent fournir des soins supplémentaires. On estime que 70% des personnes qui subissent une chirurgie bariatrique souffrent d’OSA. Le questionnaire STOP-Bang peut identifier les personnes qui ont besoin d’une attention particulière pendant et après la chirurgie, afin que le personnel minimise les risques posés par la chirurgie, les agents anesthésiques et les médicaments prescrits après la chirurgie.

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Le questionnaire STOP-Bang est-il un outil fiable pour diagnostiquer l’apnée obstructive du sommeil ?

STOP-Bang est un outil efficace pour évaluer des facteurs de risque spécifiques et exclure le SAOS. Ceux qui ont plus de facteurs de risque devraient être évalués plus avant.

Des chercheurs indépendants ont trouvé le questionnaire STOP-Bang utile pour dépister le SAOS chez les adultes trisomiques, les personnes atteintes de diabète de type 2, les femmes enceintes obèses et les adultes de plus de 40 ans. Les résultats d’études brésiliennes et suédoises suggèrent que le questionnaire pourrait être très précis pour prédire le SAOS chez les personnes qui reçoivent des scores spécifiques, mais moins précis pour les autres scores.

Dans une analyse de plus de 100 études de recherche, les chercheurs ont découvert que le questionnaire STOP-Bang pouvait prédire avec plus de précision qui souffrait d’AOS légère, modérée et sévère que trois autres questionnaires. Cependant, le test peut avoir un taux élevé de faux positifs, entraînant des coûts de soins de santé inutiles si les médecins envoient trop de patients pour des tests de sommeil basés sur les résultats STOP-Bang. La précision du test peut varier en fonction des caractéristiques des personnes qui le prennent et si elles ont d’autres conditions.

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Le questionnaire STOP-Bang est moins performant pour certains groupes de personnes, comme les anciens combattants et les insuffisants rénaux. L’un des éléments du test, la circonférence du cou, pourrait s’avérer différent selon la façon dont il est mesuré, ce qui affecterait également les scores.

Afin de garder le test simple, chaque item reçoit un point égal, même si certains des facteurs de risque sont plus importants que d’autres. Par exemple, une personne avec un IMC élevé ou une circonférence du cou plus épaisse est plus susceptible d’avoir le SAOS qu’une personne qui a simplement plus de 50 ans. Ces détails expliquent pourquoi le test n’est pas parfait. Cependant, le test STOP-Bang est une première étape utile qui peut indiquer s’il vaut la peine de réaliser un test plus spécifique.

Adaptations STOP-Bang

Les chercheurs ont adapté les détails du STOP-Bang, afin qu’il filtre mieux différents groupes de personnes.

Par exemple, une étude brésilienne a révélé qu’une version simplifiée avec un seuil d’IMC différent fonctionnait bien pour les personnes âgées. Les chercheurs ont souligné que pour les femmes, la question sur le sexe garantit automatiquement un score inférieur, de sorte que les femmes à risque peuvent avoir besoin d’utiliser un seuil inférieur pour déterminer leur risque d’AOS. Utilisé avec plusieurs autres mesures, le score STOP-Bang peut aider à prédire un deuxième événement cardiaque chez une personne qui a été hospitalisée pour une crise cardiaque.

Les chercheurs ont également essayé de donner plus de poids à certaines questions du test. Par exemple, dans un système, les personnes qui obtiennent un score de 3 ou 4 mais dont les résultats de test reflètent un oui pour l’IMC, le sexe masculin ou une circonférence du cou plus grande seraient classées comme à haut risque.

Le questionnaire STOP-Bang peut-il diagnostiquer d’autres types d’apnée du sommeil ?

Le questionnaire STOP-Bang a été développé pour la détection de l’AOS, et la grande majorité des études se sont concentrées sur son utilisation pour l’AOS. Contrairement à l’AOS, les interruptions de la respiration pendant l’apnée centrale du sommeil sont dues à des problèmes de signalisation cérébrale plutôt qu’à une obstruction physique des voies respiratoires. En règle générale, les études STOP-Bang excluent les apnées centrales ou les arrêts respiratoires dus à des causes autres qu’une obstruction des voies respiratoires dans leurs analyses. En conséquence, nous ne savons pas dans quelle mesure ou si le questionnaire STOP-Bang est un dépistage utile de l’apnée centrale du sommeil.

Le questionnaire STOP-Bang est un outil de dépistage simple et validé pour le SAOS. L’interprétation et l’intervention ultérieure après un score positif doivent impliquer une discussion avec un clinicien expérimenté.

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